Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/229

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ment obligé à la belle Clelie, ſi elle veut nous bien définir la tendreſſe, & nous bien deſpeindre à quoy on la peut connoiſtre, & quel prix elle donne à l’amitié : afin que ie luy face voir en ſuite, que la tendreſſe iointe à l’amour, en redouble encore le prix. Comme i’ay naturellement l’ame tendre, reprit Clelie, ie penſe qu’il m’appartient en effet plus qu’à vne autre de parler de tendreſſe : & que Barcé auec tout ſon eſprit, ne le feroit pas ſi bien que moy. Ie vous ay deſia aduoüé, repliqua cette belle Perſonne, que ie ne ſçay pas trop bien ſi ie me ſers à propos de ce mot là : & pour vous parler encore auec plus d’ingenuité, ie vous aduoüeray meſme que ie ne ſçay pas preciſément ſi i’ay de la tendreſſe, ou ſi ie n’en ay point : c’eſt pourquoy ie vous ſeray infiniment obligée, ſi vous me faites voir la veritable difference d’vne