Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/289

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ſemblant eſtre reſolu de ne vouloir iamais donner ſa Fille qu’à vn Romain, c’eſt eſtre aſſuré que ie n’y dois iamais pretendre, puis que ſelon toutes les apparences ie ne ſuis pas nay d’vn Romain : ou il faudroit que ce fuſt de quelque malheureux Romain ſans vertu, & ſans condition : car s’il y auoit quelque homme de qualité exilé qui euſt fait naufrage, & qui euſt perdu vn Fils dans la Mer, Horace l’auroit raconté à Clelius : luy qui luy a dit tout ce qui eſt arriué de funeſte à Rome depuis ſon départ : ſoit ce qu’il a veû de ſes propres yeux, ou ce qu’il a entendu dire à d’autres. Ainſi quoy que ie ne ſçache d’où ie ſuis, il ſemble pourtant que ie ſçay auec certitude, que ie ne ſuis point de Rome : & que par conſequent ie ne puis iamais rien pretendre à Clelie. Vous eſtes ſi ingenieux à vous perſecuter, luy dis-ie, que ſi vous