Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/476

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paſſé entre Horace & moy : mais ie vous proteſte qu’il a eſté l’Agreſſeur : & que s’il ne m’euſt forcé à faire ce que i’ay fait, le reſpect que ie vous porte m’auroit obligé à ſouffrir toutes choſes de luy. Ie veux croire Aronce, reprit Clelius, qu’Horace a tort pour ce qui regarde voſtre querelle : mais ie ſuis le plus trompé de tous les hommes, ſi ie ne vous fais aduoüer à vous meſme, que vous eſtes bien plus coupable enuers moy, qu’il ne le peut eſtre enuers vous. Car enfin Aronce, vous ſçauez ce que i’ay fait pour vous ; vous ſçauez, dis-ie, que ie vous trouuay dans la Mer ; que i’expoſay ma vie pour ſauuer la voſtre ; & que pouuant apres cela vous traiter comme vn Eſclaue que les Dieux m’auoient donné ; ie vous ay traité & eſleué comme mon Fils ; & qu’il n’eſt point d’offices que ie ne vous aye rendu. I’ay voulu que ma