Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/501

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abſolument que ie ſois iuſtifié. Comme Aronce acheuoit de prononcer ces paroles, & qu’il commençoit d’eſperer de pouuoir apaiſer Clelie, Fenice ſuiuie de deux de ſes Amies, deſcendit de l’Eſcallier au pied duquel nous eſtions : de ſorte qu’Aronce qui ne croyoit pas qu’elle fuſt là, & qui ſçauoit que Clelie venoit de l’accuſer d’auoir quelque affection pour Fenice, fut ſi ſurpris de la voir, qu’il ne pût s’empeſcher de donner quelques marques de l’agitation de ſon eſprit. Neantmoins comme il vouloit guerir Clelie du ſoupçon qu’elle auoit, il affecta de ſalüer Fenice plus froidement qu’il n’auoit accouſtumé : ſi bien que cette Perſonne qui ne ſçauoit pas la cauſe de cette diminution de ciuilité, & qui ſe ſouuint de la froideur que Clelie auoit euë pour elle la derniere fois qu’elle l’auoit veuë, ne pût s’empeſcher de luy en