Aller au contenu

Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Romains que Rome ait iamais fait naiſtre : & vous demander la voſtre pour eux. Pour la mienne, reprit Aronce, ie veux vous en laiſſer faire la diſtribution entre vos deux Amis : & ie veux bien receuoir la leur. Mais Herminius, dites moy promptement ſi mes oreilles m’ont trompé, eſt-ce Brutus dont i’ay entendu la voix, & ne me ſuis-ie point abuſé ? Non, Seigneur, reprit Herminius, & ce Brutus à qui on a donné ce nom pour marque de ſa ſtupidité aparente, eſt le plus grand & le plus bel eſprit que vous ayez iamais connu : c’eſt vn homme capable des grandes & des petites choſes : qui a de la ſolidité & de l’agréement, & dont la vie cachée eſt ſi ſuprenante, que rien ne le peut eſtre dauantage. Eh ! De grace, dit alors Aronce, ne me le cachez pas dauantage ; & ſe leuant promptement du-