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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/165

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tion violente, auec la meſme patience que nous endurons les tremblemens de Terre, & les inondations des Fleuues. Ie ſçay bien que la choſe dont il s’agit n’eſt pas de cette nature : car Tarquin eſt vn Tiran, dont la cruauté fait qu’on ne peut innocemment entreprendre de deſtruire la puiſſance : mais de grace penſez bien, ie vous en coniure, ſi nous n’eſpoſerons point Rome à vne plus tirannique ſuietion : & ſi en penſant rendre ſes Fers plus legers, nous ne luy en donnerons point de plus peſants. Car enfin tout changement de cette nature ne ſe peut faire ſans vne alteration vniuerſelle de tout le corps de l’Eſtat : & ce qu’il y a de plus à craindre, eſt que ſi l’entrepriſe manque, Tarquin n’affermiſſe ſon authorité par la perte de mille innocens, & par la deſtruction de cent illuſtres familles. Ainſi