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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/166

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il pourroit eſtre que nous ſerions les deſtructeurs de noſtre Patrie, au lieu d’en eſtre les liberateurs, & on nous pourroit accuſer d’auoir preferé à la tranquilité publique, le deſir de nous vanger de nos iniures particulieres. Si Tarquin pouuoit eſtre plus meſchant qu’il n’eſt, reprit Brutus, il faudroit ſans doute faire quelque reflection ſur ce que vous dites, qui eſt aſſurément digne de voſtre Vertu. Mais Rome peut-elle eſtre plus mal traitée qu’elle eſt ? Y a-t-il vne ſeule Maiſon de Gens de bien que Tarquin ne perſecute pas ? & ſe peut-il trouuer quelqu’un dans ſon Eſtat qui ne ſouffre point ? Il apauurit les plus riches, il exile ou fait mourir les plus Vertueux, & il fait meſme quelqueſfois du mal à des innocens par ſon caprice ſeulement, ſans que cela ſerue à affermir ſon authorité. N’heſitons donc plus, genereux