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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/171

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ſes propres yeux elle vit cét aſpre combat, où l’illuſtre Aronce apres l’auoir deliurée, fut ſur le point de perir, ſi ſa rare valeur & ſa bonne fortune ne l’euſſent conſerué ; qu’elle ſe figuroit l’eſtat où elle s’eſtoit veuë deuant le cruel Tarquin, lors que la grande veſtale demandoit ſa liberté ; & qu’elle ſe remettoit deuant les yeux la fureur de Tarquin, apres qu’elle luy eut auoüé qu’elle eſtoit fille de Clelius ; elle trouuoit qu’en tous ces diuers temps elle n’euſt oſé eſperer d’auoir Plotine auec elle, de voir Amilcar, de pouuoir eſcrire à Aronce, & de receuoir de ſes nouuelles. Ainſi conceuant quelque leger eſpoir d’une meilleure fortune durant cette Treſue que la tirannie de Tarquin luy accordoit, elle s’entretenoit quelqueſfois aſſez doucement auec cette diuertiſſante fille, dont l’humeur