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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/172

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auoit vn ſi grand pendant à la ioye, qu’elle ſe faiſoit des plaiſirs de ce qui euſt fait la douleur d’une autre. Cependant Amilcar pour ſe conſeruer la liberté de voir la Maiſtreſſe d’Aronce, & pour tirer les choſes en longueur, eſcriuoit tous les iours à Tarquin, & luy donnoit eſperance qu’aueque le temps il deſcrouuriroit les plus ſecrets ſentimens de Clelie, & qu’il la porteroit meſme à preferer l’intereſt de ſa famille à celuy d’Aronce, il voyoit auſſi la fiere Tullie & il n’en eſtoit pas haï : car comme il luy importoit pour l’intereſt de ſon Amy de n’eſtre pas mal auec elle, il ſçauoit admirablement prendre le tour de ſon eſprit. Quand il eſtoit en ſa preſence, & que l’occaſion s’en offroit, il mettoit l’ambition au deſſus de toutes les autres paſſions, il faiſoit vne ſatyre de l’amour, &