s’il faut ainſi dire, qui les rend indignes de viure. Auſſi vous puis-ie aſſurer que i’aurois beaucoup plus de diſpoſition à bien eſperer d’un homme qui s’attacheroit fortement à quelque choſe de mauuais au commencement de ſa vie, que d’un qui ne s’attacheroit à rien : car enfin il ne faut que donner vn obiet raiſonnable à celuy qui ſçait aimer ou hair opiniaſtrément, pour en faire vn homme Vertueux : mais pour celuy qui eſt incapable de nul attachement, & qui a vne indifference vniuerſelle dans le cœur, on n’en peut iamais rien faire de bon; & la Philoſophie qui ſe vante d’auoir des remedes pour toutes les maladies de l’ame, n’en a iamais eu pour guerir vn cœur indifferent. Ie ſuis, meſme perſuadée, adiouſta-t’elle, que l’indifference eſt pour l’ordinaire vne compagne inſeparable de la mediocrite de l’eſprit : car il eſt ſi naturel de
