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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/796

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à la fin cét illuſtre & trop malheureux Amant, auec vne fierté ſur le viſage qui imprimoit du reſpect, leua les yeux au Ciel ; & montrant au Peuple le Poignard qu’il tenoit ; voila genereux Romains (leur dit-il auec vn ton de voix d’authorité) le meſme Poignard que la belle & chaſte Lucrece s’eſt enfoncé dans le cœur, toute innocente qu’elle eſtoit. Ie vous le montre Romains, adiouſta-t’il, pour obtenir de vous la permiſſion de l’employer contre le plus cruel ennemy que vous ayez. C’eſt pour cela que l’illuſtre Pere de la Vertueuſe Lucrece, & ſon infortuné Mary, viennent les larmes aux yeux vous demander iuſtice : mais c’eſt encore moins pour vanger la mort de cette genereuſe Romaine, que pour vous deliurer de la ſeruitude, que vous voyez tant de braues gens les armes à la main. Ouy genereux Romains, c’eſt auiourd’huy qu’il