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Page:Maeterlinck - Berniquel.djvu/18

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cruellement qu’une trahison qu’on peut comprendre à la rigueur et peut-être oublier…

TITIA. — Mon pauvre ami !…

BERNIQUEL. — Eh bien ! quoi, mon pauvre ami…

TITIA. — Je t’écoute…

BERNIQUEL. — C’est tout ce que je te demande… Il était entendu entre nous qu’on ne se trompait pas… Il était entendu qu’on ne se jurait pas une fidélité éternelle et impitoyable, parce que nous étions tous deux assez intelligents pour comprendre que le meilleur des hommes et la plus honnête des femmes ne peuvent répondre d’un avenir qui ne leur appartient pas. Mais il était entendu aussi qu’en cas de faute, de faiblesse, de surprise des sens et même de coup de foudre, on se dirait loyalement, virilement, en vieux amis qui sont sûrs l’un de l’autre, toute la vérité. C’est ce que j’aurais fait, c’est ce que je te reproche de n’avoir même pas songé à faire.

TITIA. — C’est ce que je suis heureuse et fière d’avoir eu le courage de ne pas faire.