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Page:Maeterlinck - Berniquel.djvu/21

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TITIA. — À faire mon devoir, à me sacrifier, car tu ne sauras jamais tout ce que j’ai souffert !… Il est allé jusqu’à me battre !…

BERNIQUEL. — Pauvre enfant !… Si j’avais été là !…

TITIA. — Il ne l’aurait pas toléré…

BERNIQUEL. — Mais tu viens de me dire qu’il m’adorait, que c’était un être exquis, extrêmement sensible et que le plus beau rêve de son existence était de devenir mon ami…

TITIA. — L’un n’empêche pas l’autre, au contraire !… Il t’en voulait à mort parce qu’il m’aimait trop, parce qu’il était persuadé que tu étais le seul obstacle à son bonheur ; mais cet obstacle disparu…

BERNIQUEL. — Tiens ! tiens ! Je disparaissais donc dans la combinaison ?…

TITIA. — Je veux dire l’obstacle évité, il y eut une détente très naturelle…

BERNIQUEL. — Trop naturelle !…

TITIA. — Et l’affection spontanée et très profonde qui l’a toujours porté vers toi reprit aussitôt le dessus…

BERNIQUEL. — Si tu croyais ma vie en danger, tu n’avais qu’à me faire signe, je ne suis pas de ceux qu’une menace ef-