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Page:Magdeleine du Genestoux Le trésor de Mr. Toupie - 1924.djvu/10

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LE TRÉSOR DE M. TOUPIE

Charles, tout en montant l’escalier, relisait le journal.


« j’ai trouvé ! j’ai trouvé ! » s’écria arthur.

« Moi, je ne connais pas beaucoup de Vierges sur des rochers. Notre-Dame de la Garde… à Marseille ; Notre-Dame de Fourvières à Lyon… Est-elle sur un rocher ? Ma foi, je n’en sais rien… Mais chacun de ces points est à étudier… »

Ding ! Ding ! Ding ! Charles sonna trois fois, comme d’ordinaire.

La vieille Brigitte vint lui ouvrir.

« Monsieur Charles, vous êtes joliment mouillé ; ne salissez pas la salle à manger, ni votre chambre.

— Non, non. Mon frère est-il rentré ?

— Non, pas encore ; le pauvre, ce qu’il toussait ce matin lorsqu’il est parti ! Il aurait bien mieux fait de rester dans son lit. »

Charles fronçait les sourcils, tandis que Brigitte parlait ; son frère avait pris un rhume, une nuit où l’on était venu le chercher pour soigner un petit enfant atteint du croup. Il avait passé une partie de la nuit à son chevet et, n’ayant qu’un pardessus très léger, le froid l’avait saisi à son retour.

« S’il a un pardessus léger, c’est à cause de moi, » se disait amèrement Charles tout en entrant dans sa chambre.

Il s’assit à son bureau, reprit le Coq gaulois qu’il avait plié soigneusement dans sa poche et relut l’exposé du concours.

Il sut bientôt par cœur les onze conditions données par M. Toupie, mais lorsqu’il entendit la clé de son frère qui tournait dans la serrure, il n’avait encore pris aucune décision.

Ce frère, qui remplaçait leurs parents auprès de Charles, était son ami, son confident, son camarade. Ils se contaient l’un à l’autre tous leurs soucis, leurs préoccupations, leurs désirs, et leur vie se passait très calme et très heureuse, Charles ne parla pas du Concours du Coq gaulois. Il cherchait le moyen d’entreprendre la recherche du trésor de M. Toupie, mais ses idées étaient bien vagues et indécises ; il restait silencieux.

Après le déjeuner, il rentra dans sa chambre. Au mur étaient accrochées des cartes de France, du monde entier ; sur une commode s’alignaient des pierres rares, échantillons minéralogiques, et des plantes grasses que l’enfant s’amusait à soigner. Dans une grande bibliothèque, des livres de voyages se distinguaient particulièrement.

Charles se planta devant la carte de France :

« Où chercher le trésor de M. Toupie ? Où peut être le trésor de M. Toupie ? »


SI NOUS PARTIONS !…


Lorsqu’à deux heures Charles rentra au lycée, une grande animation régnait parmi les élèves. Tous, pendant le déjeuner, avaient lu le Coq gaulois, ou avaient entendu parler de ce que proposait M. Toupie, de sorte que chacun s’abordait en disant :

« Tu as lu ?

— Oui.