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Page:Magdeleine du Genestoux Le trésor de Mr. Toupie - 1924.djvu/91

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LES TROIS PEUPLIERS


tion de l’endroit précis où se trouve le trésor, j’aurais scrupule de dire que je l’ai découvert moi-même. Il se peut au contraire qu’on cherche à me mettre sur une mauvaise piste. Dans l’un et l’autre cas, il n’y a pas lieu d’ouvrir. »


« ah ! dit colette, comme je suis contente de connaître élisabeth. »

D’un geste décidé, il posa la lettre sur une table, mit un lourd presse-papiers dessus et quitta sa chambre.

Il prit sa bicyclette et partit pour Roques. Il avait soigneusement étudié sa route et passait par des chemins de traverse qui raccourcissaient fortement le trajet.

Mais comme la montée était souvent rude, il dut plusieurs fois sauter à bas de sa machine et s’avancer à pied.

Charles était impatient d’arriver à son but. Il marchait d’un bon pas, tout en réfléchissant.

Il se disait, à certains moments, que si, décidément, il ne trouvait pas le trésor après les recherches de cette journée, il abandonnerait le concours ; puis, se reprochant son abattement, il pensait à son frère, toujours optimiste dans tous les actes de sa vie, et il reprenait courage.

Il arriva enfin au croisement de routes où lui et ses compagnons s’étaient arrêtés le matin…

Par des sentiers pierreux, Charles montait jusqu’aux abords du village de Roques,

Arrêté au bord d’une pièce de terre et tenant sa bicyclette d’une main, il regardait autour de lui, lorsque tout à coup son attention se fixa sur trois beaux peupliers qui se dressaient auprès d’une haie basse.

« Tiens, tiens, se dit-il, les données du concours parlent d’un arbre au feuillage léger ; le peuplier, ce me semble, est un arbre au feuillage léger. »

Charles continua de remonter le sentier. Celui-ci se raccordait à une route assez mal entretenue et absolument déserte.

« Est-ce que ce serait là la route peu fréquentée qu’indique le programme du concours ? » murmura Charles.

Le long de cette route s’étendaient des terrains incultes couverts de gros cailloux et où ne poussaient guère que des touffes de genêts ou de bruyères. Charles s’avança sur ces terrains qui s’élevaient en pente. Quand il eut atteint l’espèce de crête à laquelle conduisait la pente et que masquaient quelques pins rabougris poussés sur un sol rocheux, il poussa un cri de surprise.

Devant lui s’étendaient des ruines, très probablement celles d’un château fort d’autrefois.

Ce qui subsistait des murailles ne s’élevait pas très haut au-dessus du sol.

Le temps, peu à peu, avait fait s’écrouler les murs, et les gens du pays avaient dû venir là s’approvisionner de pierres.