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X. Armes gauloises. — Nous avons peu de renseignements sur les armes particulières des Gaulois. Ils se servirent d’abord de haches et de couteaux faits avec des pierres très-aigûes, de flèches, de massue, surtout d’épieux qu’ils durcissaient au feu. Ils protégeaient leurs corps par un bouclier de bois grossièrement travaillé. Ils apprirent ensuite à faire des armes en fer, telles qu’on en retrouve encore tous les jours dans certaines provinces, en creusant le sol.

XI. Émigrations des Gaulois. — La Gaule envoya des colonies dans les pays voisins et reçut elle-même des colonies étrangères. Vers l’an 600 avant Jésus-Christ, des Gaulois, sous la conduite de Sigovèse, allèrent peupler la Germanie et l’Illyrie. D’autres, avec Bellovèse, envahirent le nord de l’Italie en 587 et y fondèrent Milan. En 390, le gaulois Brennus s’empara de Rome, et peu s’en fallut qu’il ne détruisît presque à son berceau la future maîtresse du monde. On vit du moins le fier vainqueur jeter son épée dans la balance où se pesait la rançon de la ville éternelle, en s’écriant : Malheur aux vaincus ! Enfin, vers 278 av. J.-C, une armée gauloise pénétra en Macédoine et en Thrace, passa de là dans l’Asie-Mineure, et s’y mêlant aux Grecs asiatiques, forma la population nouvelle des Galates ou Gallo-Grecs.

XII. Fondation de Marseille. — C’est aussi vers l’an 600 av. J.-C. qu’une colonie de Phocéens, partie de l’Asie-Mineure, aborda non loin de l’embouchure du Rhône et y fonda Marseille. Les Phocéens enseignèrent aux peuplades voisines la langue grecque et les arts de l’Orient : de nouvelles plantes s’acclimatèrent sur notre territoire. Les Marseillais devinrent bientôt puissants par leur commerce. Le rapide accroissement de leurs richesses excita la jalousie des cités voisines. Deux fois menacés par une ligue redoutable, ils appelèrent à leur secours les Romains, qu’ils avaient eux-mêmes aidés à soumettre l’Italie.

XIII. Les Romains en Gaule. La Province. — Rome saisit avec empressement l’occasion qui lui était offerte d’intervenir dans les affaires de la Gaule. L’an 154 avant J.-C, une armée consulaire passa les Alpes et dissipa la ligue formée contre Marseille. Vingt-neuf ans plus tard (125 av. J.-C.), les Romains reparurent en Gaule, mais pour n’en plus sortir. En 123, un de leurs généraux, le consul Sextius, fonda la ville d’Aquœ Sextiœ (Aix) près d’une source d’eaux thermales, à peu de dislance de Marseille et de la mer. Ce premier établisse-