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taient à la reine-mère et par les restrictions que l’édit de 1564 apporta aux concessions du traité d’Amboise, reprirent les armes, et la guerre recommença. Condé et Coligny faillirent enlever le roi aux portes de Paris ; mais ils furent encore battus à Saint-Denis. Le connétable de Montmorency, qui commandait l’armée royale malgré ses soixante-quinze ans, fut lâchement égorgé dans cette bataille par un soldat écossais. Les vaincus purent opérer leur retraite sur la Lorraine sans être inquiétés. Bientôt, renforcés par un corps d’Allemands, ils attaquèrent la ville de Chartres. Si cette place succombait, Paris pouvait être affamé ; Catherine traita de nouveau. La paix de Longjumeau ou de Chartres, appelée la petite paix parce qu’elle ne dura que six mois, confirma le traité d’Amboise.

297. troisième guerre civile, 1568. paix de saint-germain, 1570. — La cour n’avait pas renvoyé ses troupes étrangères, et les protestants n’avaient pas rendu les places qu’ils avaient prises. Une tentative faite par Catherine de Médicis pour s’assurer de la personne des chefs du parti calviniste fut l’occasion de la troisième guerre. Condé et Coligny s’enfuirent à la Rochelle, où Jeanne d’Albret, reine de Navarre, vint les rejoindre avec son fils le prince de Béarn, et ils entrèrent aussitôt en campagne. Les bords de la Charente furent le théâtre des hostilités ; les protestants, toujours battus dans les actions générales, furent défaits à Jarnac et à Montcontour par le duc d’Anjou Henri, frère du roi, ou plutôt par le maréchal de Tavannes, qui commandait sous ses ordres. À Jarnac, Condé, couvert de blessures et presque mourant, fut lâchement assassiné par un capitaine des gardes du duc d’Anjou. C’était désormais un enfant de seize ans, Henri de Béarn, qui devenait le chef nominal du parti protestant ; Coligny en conserva la direction. Malgré ses succès, l’armée royale était épuisée, tandis que par l’habileté de Coligny, les huguenots se relevaient le lendemain d’une défaite, aussi menaçants que la veille. Catherine, désespérant de triompher par la force ouverte, résolut d’employer d’autres armes pour abattre un ennemi qu’elle retrouvait toujours