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140 membres, la noblesse 132, le Tiers-Etat 182. Au nombre des représentants du clergé était le jeune évêque de Luçon, si célèbre depuis sous le nom de cardinal de Richelieu. Les trois ordres ne purent s’accorder entre eux au sujet des réformes demandées ; l’assemblée se dispersa sans avoir remédié a aucun des embarras du gouvernement. Les nobles étaient toujours en armes, se plaignant à haute voix de la faveur accordée à Concini, et reclamant de nouveaux privilèges. À leur tête se trouvait Condé, qui s’était fait donner cinq places de sûreté et plus de trois millions et demi en six années. Il affecta une telle hauteur, il montra un tel dédain pour la reine mère et pour le maréchal d’Ancre, que celui-ci poussé à bout le fît arrêter et enfermer à la Bastille.

327. concini renversé par luynes, 1617. — Concini se crojait désormais libre de toute entrave et maître absolu ; il touchait à sa perte. Un ancien page de Henri IV, attaché en la même qualité au roi Louis XIII, Albert de Luynes, qui avait gagné la faveur du prince en lui dressant des oiseaux de proie, renversa le premier ministre et prit sa place. Un jour que le maréchal d’Ancre se rendait au Louvre, il trouva sur le pont le capitaine des gardes Vitry, son ennemi personnel, qui l’arrêta. Concini tirait son épee pour la lui remettre ; Vitry feignit de croire qu’il voulait se défendre, et d’un coup de pistolet il l’étendit mort à ses pieds. On ne se borna point à cet infâme assassinat : la maréchale d’Ancre fut mise en jugement, condamnée comme sorcière, et brûlée sur la place de Grève ; la reine-mère elle-mêne, privée de son crédit, fut reléguée au château de Blois. Le nouveau favori se fît donner la dépouille de Concini ; il fut fait duc, pair et même connétable de France, quoiqu’il ne sût pas ce que pesait une epée. Vitry reçut le bâton de maréchal pour prix de l’assassinat qu’il avait commis : on eût dit que toutes les notions du juste et de l’injuste étaient confondues.

328. troubles civils ; mort du duc de luynes, 1621.