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complots tramés contre Richelieu, le plus grave fut sans contredit celui du jeune Cinq-Mars, fils du marquis d’Effiat et grand écuyer de Louis XIII. Cet ambitieux, qui devait son élévation à Richelieu et qui aspirait à le remplacer, n’hésita pas à trahir son pays pour devenir ministre. Séduit par les offres de la cour d’Espagne, il signa avec cette puissance un traité, par lequel il lui cédait plusieurs villes françaises en échange d’une armée. Connaissant d’ailleurs l’aversion secrète du roi pour le cardinal ; il ne douta plus alors du succès et accusa hautement Richelieu. Celui-ci, qui était dangereusement malade à Tarascon, semblait perdu ; à force d’or, il parvint à se procurer une copie du traité conclu avec l’Espagne et l’envoya au roi. Louis XIII indigné abandonna son favori. Le cardinal fit aussitôt instruire le procès de Cinq-Mars et de son ami de Thou, dont le seul crime était de n’avoir pas révélé le secret de la conspiration qui lui avait été confié. Il les traîna à sa suite jusqu’à Lyon, où il les fit décapiter le 12 septembre 1642, sur la place des Terreaux.

334. abaissement de la maison d’autriche. guerre de trente ans. — Richelieu ne réussit pas moins dans l’exécution de ses projets contre la maison d’Autriche que dans sa lutte contre la noblesse et les protestants. Il commença par enlever aux Espagnols (1625) la Valteline, petite province du nord de l’Italie, entre l’’Adda et le lac de Côme, qui établissait une communication par le Milanais entre les États des deux branches de la maison d’Autriche. Il assura ensuite au duc de Nevers (1631) la succession du duché de Mantoue, que lui disputaient les Espagnols et le duc de Savoie. Enfin, il prit une part active à la guerre de Trente ans : on appelle ainsi la guerre qui eut lieu en Allemagne de 1618 à 1648, entre les princes protestants d’un côté, l’empereur et les princes catholiques de l’autre. Après avoir envoyé des recours d’argent aux ennemis de la maison d’Autriche et suscité contre l’empereur le célèbre Gustave-Adolphe, roi de Suède, le