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ce fleuve après eux, et les attaqua sous les murs de Fribourg en Brisgau[1], où ils s’étaient retranchés dans une position formidable. Trois fois il fut repoussé ; trois fois il revint à la charge. Il décida enfin la victoire en jetant son bâton de commandement dans les retranchements ennemis ; ses soldats s’élancèrent tous pour l’aller reprendre. Ce nouveau succès fut suivi de la prise de Philipsbourg et de Mayence, de la victoire de Nordlingen (1645), et de celle de Lens (1648), qui hâta la conclusion de la paix de Westphalie.

341. Traité de Westphalie, 1648. — Depuis trois ans déjà, des négociations étaient entamées a Munster et à Osnabruck en Westphalie, sans qu’on eût pu s’entendre pour régler ni les rapports des catholiques avec les protestants, ni ceux de l’empereur avec les princes de l’empire, ni les indemnités de guerre réclamées par la France et par la Suède. Au mois d’octobre 1648, deux mois après la bataille de Lens, fut signé ce traité célèbre qui sera l’éternel honneur de Maxartn. La France obtint la confirmation de la souveraineté des Trois-Évéchés, que lui avait assurés la paix de Cateau-Cambrésis et qui complétaient sa frontière du N.-E. ; celle de la forteresse de Pignerol, que le duc de Savoie lui avait cédée en 1631 ; la cession de l’Alsace, et la promesse qu’aucune place forte ne serait élevée sur la rive droite du Rhin depuis Bâle jusqu’à Philipsbourg, avec le droit de tenir garnison dans cette dernière ville. Elle fit reconnaître l’indépendance de la Suisse, et accorder à la Suède, son alliée, une vaste étendue de territoire sur les côtes méridionales de la Baltique. Les deux grandes fractions du parti protestant, les luthériens et les calvinistes, obtinrent non-seulement le libre exercice de leur culte dans l’empire, mais encore des droits politiques égaux à ceux des catholiques ; et il fut décidé que les empereurs ne pourraient prendre désormais aucune résolution importante sans le consentement de la Diète germanique. Quelques mois avant la conclusion de ce traité, l’Espagne avait reconnu, par un traité particulier avec la Hollande, l’indépendance des Provinces-Unies, qui avaient secoué son joug en 1579. Ainsi quatre puissances protestantes, la Suède, la Suisse, la Holande et les princes d’Allemagne, voyaient consacrer définiti-

  1. Partie S.-O. du grand-duché de Bade actuel.