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Hogue[1] (1692), une sanglante bataille contre la flotte anglo-hollandaise, deux fois plus nombreuse que la sienne.

357. catinat, luxembourg. — Sur le continent, le Palatinat fut une seconde fois ravagé. « Les flammes dont Turenne avait brûlé deux villes et vingt villages de ce pays, dit un historien, n’étaient que des étincelles, en comparaison de ce dernier incendie. » En Italie, le maréchal Catinat, officier de fortune, d’abord avocat, qui avait fait son chemin à force de mérite et sans jamais rien demander, qui traitait la guerre comme une science, et que les soldats appelaient le père la Pensée, vainquit le duc de Savoie à Staffarde (1690) et à la Marsaille (1693). En Flandre, le maréchal de Luxembourg, général d’inspiration, faisant la guerre en grand seigneur, souvent surpris, jamais vaincu, battit Guillaume III à Fleuras (1690), à Steinkerque (1692), à Nerwinde (1693), et envoya à Notre-Dame de Paris tant de drapeaux ennemis, qu on l’appela le Tapissier de Notre-Dame.

358. paix de ryswick, 1697. — Malgré ces succès, malgré les victoires navales remportées par Jean Bart et par Duguay-Trouin, l’épuisement de la France faisait désirer la paix à Louis XIV. Elle fut conclue au château de Ryswick, près de la Haye, en Hollande. L’orgueil du grand roi s’abaissa jusqu’à reconnaître Guillaume III pour roi légitime d’Angleterre, et donner à la Hollande le droit de tenir garnison dans quelques places des Pays-Bas. La France conserva Strasbourg, que les chambres de réunion lui avaient adjugé ; elle recouvra la colonie fondée par Colbert à Pondichéry dans les Indes, et abandonna toutes ses autres conquêtes, notamment la Lorraine qu’elle gardait depuis 1634, malgré les clauses des traités de Westphalie et de Nimègue qui en avaient prescrit la restitution.

359. le duc d’anjou appelé au trône d’espagne. — la grande alliance. — La paix fut bientôt troublée au

  1. Le cap de la Hogue est situé von l’extrémité N.-E. du département actuel de le Manche.