pine, s’empara de Mantoue, puis se dirigea sur Vienne, aux portes de laquelle il arriva vers le milieu d’avril. L’empereur François II effrayé signa la paix de Campo-Formio, par laquelle il reconnaissait la république Cisalpine et cédait la Belgique à la France.
393. Journée du 18 fructidor. — Le Directoire avait besoin de cette gloire militaire pour se maintenir contre ses ennemis intérieurs. Le parti royaliste était devenu redoutable : les élections de l’an V s’étaient faites à son profit ; un de ses membres, Barthélémy, venait d’entrer au Directoire en remplacement de Letourneur ; un autre, Pichegru, avait été élu président du conseil des Cinq-Cents ; les émigrés revenaient en foule et ne dissimulaient plus leurs espérances. Rewbell, La Réveillère et Barras se décidèrent à un coup d’Etat : Augereau entra dans Paris le 18 fructidor (4 septembre 1797) avec plusieurs régiments de l’armée de Sambre-et-Meuse, alla droit à la salle des Conseils, y arrêta quarante-deux membres des Cinq-Cents, onze des Anciens, parmi lesquels Pichegru, Boissy-d’Anglas et Portalis, qui furent déportés à Sinnamary dans la Guyane, ainsi que les directeurs Carnot et Barthélémy, et trente-cinq journalistes. Le Directoire prolongea ainsi son existence pour quelque temps. Il profila de sa victoire pour faire rapporter les décrets en faveur des émigrés, établir de nouveaux impôts et réduire la dette publique à un tiers consolidé ; ce qui consacrait la banqueroute des deux autres tiers. En même temps, il créait autour de la France comme une ceinture de républiques : la Hollande avait été transformée en république Batave dès 1796 ; Gênes et son territoire formèrent la république Ligurienne (mai 1797) ; les États de l’Église furent constitués en république Romaine (février 1798), et le Pape fut emmené prisonnier à Valence ; la Suisse enfin devint la république Helvétique (1798).
394. Seconde coalition contre la France. — Ces changements dans la constitution de l’Europe amenèrent une seconde coalition, qui se forma contre la France sous les auspices de l’Angleterre ; la Prusse et l’Espagne seules restèrent neutres. Les hostilités commencèrent par un odieux attentat : trois plénipotentiaires français furent assassinés en sortant de Rastadt. Les deux Conseils décrétèrent la guerre, et deux cent mille hommes partirent pour les armées ; Le roi de Sardaigne vaincu abdiqua (décembre 1798) ; le général Championnet s’avança ensuite vers le sud de l’Italie, em-