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par lettres patentes. Jusqu’à lui la noblesse ne pouvait s’acquérir que par la possession d’une terre seigneuriale ou par des exploits militaires. Il permit aussi aux roturiers d’acheter des terres. Il créa l’ordre des avocats et régla leur intervention dans las procès.

172. philippe-le-bel. paix avec l’aragon. — Philippe IV, dit le Bel, qui succéda à son père en 1285, ne continua pas la guerre avec l’Aragon. Les traités de Tarascon (1291) et d’Anagni (1295) mirent fin aux hostilités en assurant le royaume de Naples à la maison d’Anjou et la Sicile à celle d’Aragon.

173. rupture avec l’angleterre. — hostilités en flandre, traités de paix. — Le nouveau roi avait besoin de toutes ses forces pour une guerre plus importante. Les hostilités avec l’Angleterre venaient de recommencer. Une querelle qui eut lieu à Bayonne, entre un matelot anglais et un matelot français, fut l’occasion de la rupture entre les deux nations. Philippe cita son vassal Edouard Ier devant la cour des Pairs ; sur son refus de comparaître, il prononça la confiscation de la Guienne, qu’il convoitait depuis longtemps, et la fit envahir par une armée. Une autre armée marcha contre la Flandre, qui s’était alliée à l’Angleterre. Le comte Gui de Dampierre fut vaincu à la bataille de Furnes (1297), fait prisonnier et enfermé à la tour du Louvre ; la Flandre fut occupée militairement. Mais le despotisme et la dureté du gouverneur français, Jacques de Châtillon, révoltèrent les Flamands. La populace, rassemblée sous la conduite de Pierre Kœnig, consul des tisserands de Bruges, massacra quinze cents Français. Robert d’Artois, en voulant les venger, fut battu et tué à la désastreuse journée de Courtrai, avec trois cents des plus illustres chevaliers (1302). Deux ans après, le roi lui-même répara cet échec ; il défit les Flamands à la bataille de Mons-en-Puelle (1304), et conclut un traité par lequel la Flandre française, c’est-à-dire la partie de ce pays où l’on parlait français, fut réunie à la couronne, tandis que la Flandre wallone ou comté