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Page:Magnan - Le Docteur Joseph Painchaud, 1919.djvu/7

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ce monsieur donna bientôt sa démission et ce fut M. Painchaud lui-même qui en prit la direction. Ajoutons que grâce à l’activité prodigieuse du jeune président, cette Conférence établit bientôt l’œuvre du Patronage des enfants, celle du pot-au-feu et celle d’une salle d’asile.[1] »

En 1845, le jeune Painchaud alla continuer ses études médicales à Paris. C’était sous le règne de Louis-Philippe, qui succéda à Charles X au lendemain de la révolution de 1830. Élevé au trône par l’émeute en 1830, Louis-Philippe qui posait au roi démocrate, fut renversé du pouvoir par une autre tourmente, la révolution de 1848.

À la date où le jeune Painchaud arrivait à Paris, 1845, l’atmosphère politique et sociale de la France était bien troublée : la révolution relevait la tête et le parti socialiste, en dépit de Guizot, Broglie, Thiers et Casimir Périer, devenait menaçant. C’était à l’époque où des théoriciens néfastes comme Saint-Simon et Fourrier et des politiciens révolutionnaires comme Lafitte, Dupont de l’Eure, Louis Blanc, préparaient 1848. Dans le domaine de la littérature, le pamphlet, le roman et le drame étaient sans scrupule mis au service de l’erreur et de l’immoralité.

Au point de vue social et politique, comme au point de vue littéraire, la France de 1845, et particulièrement Paris, offrait un triste et dangereux spectacle à la jeunesse : la libre-pensée que Veuillot fustigea en 1818, étalait librement ses platitudes malfaisantes. Ce fut dans un tel milieu que tombait le jeune Painchaud, âgé alors de vingt-six ans.

Mais, si la France de 1845 affichait avec tapage l’impiété, l’irréligion, l’immoralité et la révolution, elle offrait aussi au monde un autre spectacle plus consolant qui jetait des rayons d’espérance dans l’âme de ses meilleurs fils et de ses plus fidèles amis. Ozanam, fondateur des Conférences de Saint-Vincent de Paul, venait de succéder à Fauriel à la Sorbonne, et jouissait déjà dans le monde universitaire et littéraire d’une réputation considérable qu’il mettait tout entière au service de la religion attaquée par plusieurs de

  1. Les Noces d’Or de la Société de Saint-Vincent de Paul, à Québec, 1893. Imprimerie Pruneau & Kirouac, 1897.