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ses collègues. Lacordaire était remonté dans la chaire de Notre-Dame pour y développer avec une éloquence incomparable la doctrine catholique, et Montalembert et Berryer défendaient à la tribune, le premier les intérêts catholiques, les idées religieuses et le second, les principes traditionnels de la France et sa politique permanente. Louis Veuillot, depuis peu d’années à la direction de l’Univers, était déjà un journaliste hors ligne, et fustigeait l’erreur avec une verve et un talent extraordinaire : le brillant écrivain avait déjà publié Rome et Lorette et les Pèlerinages en Suisse. Et les admirables Conférences de Saint-Vincent de Paul, dont la fondation ne remontait qu’à 1833, étaient déjà prospères à Paris, en France et même à l’étranger. En 1845, il existait déjà 211 Conférences, soit en France, soit à l’étranger.

Deux voies bien différentes s’offrirent donc au jeune Painchaud lorsqu’il arriva pour la première fois en France, en 1845.

La première c’était celle de la liberté sans freins, du plaisir malhonnête, de la littérature mauvaise et du théâtre immoral ; la deuxième, celle de la liberté dans l’ordre, des plaisirs honnêtes et chrétiens, de la bonne et belle littérature catholique, et, au lieu des spectacles condamnés par l’Église, le théâtre vivant de la charité assigné aux confrères de la Saint-Vincent de Paul, théâtre voulu de Dieu et béni par l’Église.

Grâce à la bonne éducation qu’il avait reçue au foyer, en particulier de sa pieuse mère, grâce aussi à l’excellente formation qu’il avait reçue au Séminaire de Québec, et, disons-le tout de suite, grâce à une solide et profonde piété, qui fut la caractéristique de sa vie, Painchaud n’hésita pas : il entra courageusement dans le chemin du devoir, chemin qu’il ne quitta jamais et qui le conduisit jusqu’au sacrifice de sa vie par amour pour Dieu, et le salut des âmes.

Dans le Canadien du 12 janvier 1859, nous lisons dans un article consacré au Dr Painchaud, fils : « Il n’avait pas été longtemps dans la capitale de la France et du monde civilisé avant de se mettre en relation avec les principaux directeurs des œuvres de la bienfaisance catholique, et il fut frappé de suite de la grandeur de la Société de Saint-