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Sans se faire prier, le gorille avança la main vers l’étui que lui tendait le manager, choisit un demi-londrès blond, le fit craquer, en coupa la pointe avec un couteau qui traînait sur la table et le mit entre ses dents. Se penchant alors vers le saltimbanque, qui avait enflammé une allumette, il en approcha son cigare, tira une bouffée et se renversa sur une chaise avec un air de dire :

— Maintenant, allez-y ! J’écoute.

L’actrice avait suivi cette scène avec un ahurissement qui mit en joie le manager.

— Qu’est-ce que vous dîtes de mon élève ? demanda-t-il glorieusement.

— Je dis… Je dis qu’il a dû en avaler des coups de fouet, avant de savoir ça ! s’écria l’actrice.

— Des coups de fouet ? riposta Godolphin, d’un air de dignité offensée, tout comme si elle avait parlé de les lui administrer. Vous ne le connaissez pas. Si vous croyez qu’il les encaisse ! D’abord, il est plus fort que moi.

— Pourtant, au début comment êtes-vous venu à bout ?