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Il compta et fit halte devant l’une d’elles ; les persiennes en étaient fermées ; mais ses ongles, glissés entre les lamelles métalliques, firent l’office de pinces. Tordues entre les doigts puissants, deux d’entre elles s’écartèrent assez pour que le bras pût passer et atteindre l’espagnolette. Sans bruit, la poignée tourna et les persiennes s’ouvrirent. La fenêtre était simplement entre-baillée. Le gorille n’éprouva donc aucune difficulté à pénétrer dans la pièce. Il referma la persienne, recroisa les battants de la fenêtre et, ayant remis toutes choses en état, s’avança dans la chambre.

C’était une chambre de jeune fille, claire et coquette, mignarde et pomponnée, une symphonie de tons crèmes, blancs et roses.

Du col étroit d’un frêle vase de cristal cerclé d’or, une rose mauve sortait languissamment, semblant s’incliner vers une photographie. Le gorille s’approcha et regarda l’image devant laquelle se fanait la fleur, offrande mélancolique au souvenir d’un disparu.

C’était une épreuve identique à celle qui ornait le cabinet du banquier. Elle représen-