Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/328

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rience de croire qu’elles s’y forment dabord dans leur juste grandeur, cette formation étant contre les regles de la nature, qui commence par le petit & finit par le grand. La substance au reste en seroit égale, & la couleur en tout pareille ; au lieu que l’écaille ou l’écorce est d’une couleur & substance différente, & le dedans, d’une autre matière ; que la substance de l’arrête de ce poisson, de cette tête, de cette nageoire sont aussi différentes de la substance des pierres où elles sont ensevelies, que toutes ces substances sont différentes en elles-mêmes ; & qu’elles sont aussi diverses en figure que cette peau de serpent est différente de la matière dont elle est remplie ou environnée, ou cette branche de corail, ou ces plantes, ou ces feuilles, ou ce bois qu’elle renferme malgré la pétrification du tout.

Pour prouver d’autant plus que ce sont de vraies dents de poissons, jadis vivants, que ces pierres appellées langues de serpent qu’on trouve dans le terrein de l’Isle de Malthe, l’Au-