Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/229

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le religieux vêtu de toile rousse tourne autour du socle que garde un Déverpal à massue appliqué en bas-relief, et en tout pareil, comme coiffure et costume, à l’homme qui se perd dans l’ombre du soir. Grâce à une roupie offerte avec à propos à ce pénitent de Çiva, pauvre Hindou décharné à la face couleur de poussière et dont les yeux gris ne paraissent rien voir ici-bas, j’ai obtenu la permission de m’approcher de la puissante idole et reçu une pincée de cendres. Le bois de sandal et la bouse de vache dont elles sont le résidu donnent à ces cendres un caractère indéniable de sainteté, et d’ailleurs elles viennent d’un pèlerinage réputé, sans que ma curiosité aille jusqu’à s’enquérir de sa position exacte.

Coiffé d’une sorte de tricorne, vêtu d’un court pagne et d’une écharpe de toile jaune que l’user a rendus roussâtres, le gardien d’Aïnar se reconnaît à première vue pour un de ces pandarams qui ont fait vœu de garder une vie chaste et solitaire pour l’amour du Dieu Çiva. Il nous a autorisés à regarder de près la colossale statue équestre, à cette condition de ne point passer entre le petit temple et le socle où le pion de terre cuite monte, avec sa masse, son