Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/64

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contempler et d’en faire les honneurs aux nouveaux venus. On y voyait, entre autres, des pirates algériens tenant négoce de dames d’Europe surprises à bord d’un bateau. Les pirates et leurs esclaves sont toujours en place, bien que le gouvernement n’ait plus le même intérêt à exciter le sentiment public contre le Dey d’Alger.

Mais ces gravures sont les seuls restes de splendeurs maintenant abolies. L’hôtel de mon ami Soupou, suivant la fortune de notre colonie indienne, est entré en pleine décadence. Et cette décadence est allée s’accentuant depuis que le trafic par navires à voiles, entre les Mascareignes et la côte de Coromandel, est tombé à rien, tué par les cargo-boats anglais. Le délabrement de l’Hôtel de Paris et de Londres s’explique par le manque de clients. Ce n’est pas la concurrence qui l’a tué, c’est la stagnation des affaires. Les capitaines aux longs cours composaient le plus clair de sa clientèle. Depuis longtemps, ces gens de mer ont déserté le rivage. Et, par une ironie du sort, il semblerait que plus le Pier s’avançait dans les flots pour accueillir les arrivants, plus le commerce s’en éloignait.