Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/11

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d’un accès difficile ; on n’y parloit à la porte que par une petite grille, & tous ces dehors, aſſez ſemblables à ceux d’un monaſtere, s’accordoient pour moi (ignorant encore ce qui s’y pratiquoit) à la dénomination de Couvent que les payſans, par dériſion, lui donnoient généralement. Je ne connoiſſois même les véritables que par oui-dire, & ſimplement comme des priſons qui me faiſoient horreur. Il n’en étoit pas de même du couvent de Madame Gourdan ; j’en voyois les novices ſortir très-parées, riant, chantant, danſant, ſur-tout ne faiſant rien de la journée ; car elles ſe répandoient ſouvent dans le village : elles y venoient acheter du laitage, des fruits, & payoient bien cher, ce qui les rendoit agréables. Je réſolus de ſuivre le conſeil de maman, & d’eſſayer de celui-là. Je cachai mon deſſein ; je m’efforçai même de me rendre plus utile, & atten-