Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/12

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dis le jour où je ſaurois que Mad. Gourdan ſeroit à ſa maiſon. Elle y eut affaire quelque tems après ma ſcene avec maman : je courus chez elle le lendemain matin, & lui fis part de ma vocation. Elle m’avoit lorgné depuis pluſieurs mois, à ce qu’elle m’a depuis aſſuré ; elle me reçut avec joie, me dit que je lui convenois fort ; que j’étois d’une figure à faire fortune ; mais qu’elle ne pouvoit me prendre ſans le conſentement de mes parens. Je me mis à pleurer, & à lui expoſer que je n’oſerois jamais leur en parler. Alors, sûre de ma diſcrétion ; „ Eh bien, dit-elle, vous avez raiſon, ne leur dites mot. Je pars demain matin à onze heures ; devancez-moi ; trouvez-vous, comme par hazard, ſur ma route ; je vous prendrai dans mon carroſſe & vous emmenerai à Paris. Du reſte, vous n’avez beſoin d’aucun paquet ; vous ne manquerez