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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/128

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ce changement, ne pouvoient ſe le perſuader : ils ne le croyoient point véritable, & avoient ſoupçon de quelque myſtere. Afin de s’en éclaircir, ils réſolurent d’épier Monſeigneur, ſéparément chacun de leur côté ; de ſuivre ſes allures & de découvrir ce qui en étoit. Ils convinrent que le premier qui ſauroit quelque choſe en inſtruiroit les autres. L’un d’eux connoiſſoit un exempt de police. Avec de l’argent on fait tout ce qu’on veut : il en eut bientôt les mouches à ſes ordres, qui éventerent ma retraite & lui conterent mon hiſtoire entiere. Alors il raſſembla ſes confreres étonnés de ſon intelligence & de ſa fineſſe : ils furent enchantés de la juſteſſe de leurs conjectures ; mais pour punir Monſeigneur de ſa diſſimulation, ils arrêterent qu’il falloit lui ſouffler ſa maîtreſſe, ou du moins partager ſa couche. Quel ſeroit ce fortuné mortel ? On ne