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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/129

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peut deſirer ce qu’on ne connoît pas : il falloit commencer par s’introduire auprès de la belle, par reconnoître ſi elle méritoit les éloges qu’on en faiſoit ; enſuite chacun, ſuivant que le cœur l’inſpireroit, pouſſeroit ſa pointe auprès d’elle.

Ces Lévites, ſouvent déſerteurs du ſervice des autels pour celui des femmes, accoutumés à courir les bonnes fortunes, à hanter les mauvais lieux, ſe reſpectoient cependant aſſez pour ne pas compromettre leur robe : ils ſe déguiſoient alors en cavaliers : ils prennent ce traveſtiſſement d’autant plus néceſſaire en cette occaſion, que dans le cas où ils ne réuſſiroient pas, ils ne craignoient rien de mon indiſcrétion auprès de leur Evêque, dépayſé par un tel coſtume. Ils ſe rendent en carroſſe à ma porte, un jour qu’ils ſavoient Monſeigneur à Verſailles, & étoient bien ſûrs qu’il n’en re-