Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 124 )

viendroit pas de ſitôt. Je ſuis effrayée de leur deſcente. Quatre plumets, dont je ne connoiſſois aucun, m’intimident : je crains qu’ils ne veuillent faire tapage, & je ſuis forcée de leur faire beaucoup d’honnêtetés & d’accueil. Je ſuis bientôt raſſurée ; mais ils m’embarraſſent bien autrement, quand ils m’apprennent toute mon hiſtoire, & ſur-tout quel eſt mon entreteneur. Je tombe de mon haut, je ſuis confondue. Bientôt la converſation prend une tournure gaie & plaiſante : ils me propoſent de remplacer Monſeigneur dont ils connoiſſent l’inſuffiſance, & m’offrent le choix entre eux. Je les aurois volontiers pris au mot, & tous quatre ſur le champ ; mais il falloit me contenir vis-à-vis de pareils étrangers. Je n’en réſolus pas moins de ſatisfaire ma fantaiſie ; mais de m’y prendre plus adroitement. Tandis que nous rions, que nous folâtrons enſemble, je les