Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/56

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en doivent faire le principal appui, l’éloge aux yeux des profanes ; qu’ils ne voient en nous que des ſœurs, ou plutôt, qu’ils y admirent une grande famille, où il n’y a d’autre hiérarchie que celle établie par la nature même pour ſa conſervation, & néceſſaire à ſon régime. La bienfaiſance envers tous les malheureux doit être une vertu découlant de nos mœurs douces & liantes, de notre cœur aimant par eſſence ; mais c’eſt à l’égard de nos conſœurs, de nos éleves, qu’elle doit ſe déployer. Communauté entiere de biens ; qu’on ne diſtingue pas la pauvre de la riche ; que celle-ci ſe plaiſe, au contraire, à faire oublier à celle-là qu’elle fut jamais dans l’indigence. Lorſqu’elle la produit dans le monde, qu’on la remarque à l’éclat de ſes vêtemens, à l’élégance de ſa parure, à l’abondance de ſes diamans & de ſes bijoux, à la beauté de ſes cour-