Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/70

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& les facultés : l’ame & le corps marchent enſemble ; l’une ne s’élance pas d’un côté, tandis que l’autre ſe porte ailleurs. La puiſſance ſuit toujours le deſir. De là, ſans doute, ſans approfondir davantage la cauſe de notre conſtance, recevant & donnant toujours du plaiſir, pourquoi changer ? Car, il faut l’avouer & être juſte, l’inconſtance découle de la conſtitution, de l’eſſence même de l’individu viril. Il eſt ſouvent néceſſité de quitter ; la diverſité des objets lui eſt d’une reſſource infinie : il double, il triple, il quadruple, il décuple ſes forces : il fait avec dix femmes ce qu’il lui ſeroit impoſſible de faire avec une. Cependant il foiblit inſenſiblement ; l’âge le mine & l’uſe. Il n’en eſt pas de même de la tribade, chez qui la nymphomanie s’accroît en vieilliſſant. C’eſt une fureur : elle devient alors de ſuccube, incube ; c’eſt-à-dire de patiente, agente.