Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/73

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noient & faiſoient le ſervice. Au deſſert l’on but les vins les plus exquis, ſur-tout des vins grecs ; on chanta les chanſons les plus gaies & les plus voluptueuſes, la plupart tirées des opuſcules de Sapho ; enfin, quand toutes les tribades furent en humeur & ne purent plus ſe contenir, on rétablit les poſtes ; on ralluma le feu, & l’on paſſa dans le ſanctuaire pour en célébrer les grands myſteres & faire des libations à la déeſſe, c’eſt-à-dire qu’alors commença une véritable orgie…

Depuis près de quinze mois je réſidois dans la petite maiſon de Mad. de Furiel : j’y étois entretenue dans l’appareil du luxe le plus propre à ſatisfaire la vanité, ma paſſion favorite ; d’ailleurs, je nageois dans tous les délices, dans tous les plaiſirs : mon éducation étoit fort avancée, non-ſeulement par rapport aux premiers élémens, mais encore dans