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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/9

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tous mes défauts avoient cru avec l’âge. Il s’en développa bientôt de nouveaux ; je devins laſcive ſingulierement. Sans ſavoir ni ce que je faiſois, ni ce que je voulois, je me mettois nue dès que j’étois ſeule ; je me contemplois avec complaiſance, je parcourois toutes les parties de mon corps, je careſſois ma gorge, mes feſſes, mon ventre ; je jouois avec le poil uni qui ombrageoit déjà le ſanctuaire de l’amour ; j’en chatouillois légérement l’entrée ; mais je n’oſois y faire aucune intromiſſion ; cela me paroiſſoit ſi étroit, ſi petit, que je craignois de me bleſſer. Cependant je ſentois dans cette partie un feu dévorant ; je me frottois avec délice contre les corps durs, contre une petite ſœur que j’avois, & qui, trop jeune pour travailler, reſtoit avec moi. Un jour, ma mere revenue du champ de meilleure heure, me ſurprit dans cet exercice ; elle entra en fureur ; elle me trai-