Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/435

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11. Le Pois nain de Hollande s’élève constamment moins que le précédent ; il produit en abondance des cosses à grains petits et très-savoureux.

12. Le Pois nain vert est fort bon, plus productif qu’aucune des autres variétés naines à écosser.

B. — Les pois mange-tout.
a. A rames.

13. Pois sans-parchemin, blanc (fig. 609). Le Fig. 609. meilleur, peut-être, le plus productif des mange-tout, dont on connaît plusieurs variétés, telles que le sans-parchemin à demi rames, — sans-parchemin a fleurs rouges ; — le sans-parchemin turc ou couronné, etc.

b. Nains.

14. Le Pois sans-parchemin nain ordinaire s’élève de 1 à 2 pieds et plus. — Ses cosses, petites, sont fort nombreuses et très-tendres. — On cultive aussi en pleine terre un pois sans-parchemin nain et hâtif de Hollande, et un autre en éventail.

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§ ii. — Choix et préparation du terrain.

Comme les fèves, les pois gris sont particulièrement propres aux assolemens des terrains argileux, peu favorables à la culture du trèfle. Ils remplacent jusqu’à un certain point cette légumineuse, lorsqu’on veut les faucher en vert ; — mais, comme les fèves, ils peuvent aussi prospérer dans des sols de nature fort différente. Plus que les variétés jardinières, ils aiment cependant la fraîcheur, et tandis que ces dernières donnent de meilleurs produits sur un fonds meuble et chaud, quoique substantiel, ils en donnent eux de plus abondans sur les champs qui conservent plus longtemps l’humidité pluviale.

Les pois ne végètent jamais mieux que dans les terres argilo-calcaires ou sablo-argilo-calcaires ; on se trouve donc fort bien pour leur culture de l’emploi des marnes et de la chaux, dans les localités où ces principes manquent. Une telle remarque n’est pas nouvelle, puisqu’il est des contrées entières où l’on a éprouvé que la culture des pois ne réussissait complètement que sur les terrains marnés ou chaulés ; mais elle acquiert de nos jours d’autant plus d’importance que la pratique du chaulage se propage de proche en proche dans beaucoup de lieux où elle était précédemment inconnue, et que cette pratique s’applique avec un avantage tout particulier aux terres fortes, plutôt fraîches que sèches, qui conviennent à la culture du froment, des fèves, des choux, de la bisaille, etc., toutes plantes dont les amendemens calcaires favorisent sensiblement la végétation. — Il est probable que le plâtre produirait aussi de puissans effets sur les pois-fourrages ; jusqu’ici, cependant, son emploi ne s’est pas, à ma connaissance, étendu à leur culture en grand.

La question de donner ou de ne pas donner d’engrais aux cultures de pois se rattache à la place qu’elles occupent dans les assolemens. — Dans l’assolement triennal, il est des lieux où cette plante remplace la jachère. En pareil cas, il faut fumer abondamment si l’on ne veut voir diminuer les produits de la céréale suivante. Il faut aussi ne pas ramener les pois trop souvent, et faire en sorte que leur récolte ait lieu assez tôt pour permettre de donner au sol les façons nécessaires. La grande quantité d’engrais, en ajoutant à l’abondance ou plutôt à la longueur des fanes, diminue peut-être parfois la proportion des graines. Toutefois nous devons constater ici que, lorsqu’on peut user des amendemens calcaires, on profite de l’avantage sans encourir l’inconvénient, par suite de la propriété remarquable de la chaux à ses divers états, de rendre la terre plus grainante. D’ailleurs, sur un sol de qualité moyenne, les pois qui ont été fumés ont toujours la supériorité en grains comme en tiges.

Thaer affirme que de nombreux essais comparatifs lui ont donné la preuve que le fumier, soit consommé, soit frais et pailleux, répandu sur le sol après l’ensemencement, est non seulement plus « avantageux aux pois semés sur une glaise sableuse que si on l’eût enterré avec le labour ; mais aussi plus favorable à la récolte de grains d’automne, qui vient après ces pois. On peut encore enterrer le fumier avec la semence, par un seul et même labour.

La semaille réussit fort bien sans engrais, et, le plus souvent, à l’aide d’un seul labour sur toute espèce de défriches, de prairies naturelles ou artificielles, de bois, etc., ou après une culture sarclée et fumée. On voit par le premier fait qu’elle n’exige pas une préparation bien soignée ; cependant, je l’ai toujours vue mieux végéter sur les terres fortes, après deux labours qu’après un seul, et je crois pouvoir affirmer d’une manière absolue quelle est loin de redouter un sol profondément ameubli.

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§ iii. — Du choix, de la quantité de graines et du mode des semis.

On sait que les larves des Bruches (Bruchus) attaquent la partie farineuse des pois avec une grande voracité. Quoique leurs ravages ne s’étendent pas toujours jusqu’à l’embryon, et qu’en pareil cas les graines, à moitié rongées, soient susceptibles de germer à peu près aussi bien que les autres, il serait peu prudent de choisir sans examen, pour la semence, des pois qui auraient été longtemps exposés aux atteintes de ces insectes destructeurs. — Il serait peu prudent aussi, bien que les grains conservent leurs propriétés germinatives plus longtemps qu’on ne le croit généralement, de ne pas préférer ceux de la dernière récolte, attendu qu’ils lèvent plus promptement et qu’ils donnent des produits plus vigoureux, toutes circonstances restant les mêmes, que les pois plus vieux, fussent-ils encore intacts.

Les pois des champs s’élevant presque toujours sur une seule tige, et leurs graines