Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, II.djvu/251

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chaîne sur le garrot et sur l’epaUle a a jouit’ à la ligne droite, et la défalcation qu’on en fait n’a jamais le degré de rectitude delà mesure à la potence. C’est à l’indication courte, précise et claire de ces caractères qu’il iaut s’attacher dans un signalement. L’ordre dans lequel on les énonce est peu important, mais celui qu’on ado|)te le plus habituellement est le suivant : Indication du n’xe^ de fétat des çrins^ de la robe et de ses particularités, de i’âs^e et de la taille.

Lorsqu’on se borne simplement à l’énumération de ces caractères, on fait un signalement simple ; mais si, après les avoir indiqués, on ajoute encore tous les détails relatifs à la belle ou défectueuse conformation du cheval, si on e’numère les tares qu’il présente, si enfin on émet des considérations sur les services auxquels il est propre, sur sa constitution et sur son caractère, le signalement est alors composé. H. Bouley.


Chapitre iii. — Chirurgie.

On désigne sous le nom de chirurgie ou de médecine opératoire, la partie de la médecine générale qui traite de l’étude des opérations. — Le mot opération exprime l’action de la main seule ou armée d’instrumens sur le corps des animaux, dans le but, soit de prévenir, pallier ou guérir des maladies, soit de mieux approprier certains d’entre eux aux services ou usages auxquels ils sont destinés, soit de leur procurer un embellissement de fantaisie. — Ainsi, par exemple, c’est pour prévenir des maladies qui pourraient se développer, qu’on pratique la saignée sur la plupart des chevaux qui sont au vert depuis plusieurs jours. — C’est pour j)allier une maladie qu’on pratique la trachéotomie sur des chevaux, dans les cavités nasales desquels il existe des obstacles au libre passage de l’air ; dans ce cas, en effet, on n’agit pas sur cet obstacle qui est la maladie véritable ; on la laisse subsister parce qu’on ne peut la faire disparaître : mais on la pallie en faisant cesser celui de ses effets (la gêne ou l’impossibilité du passage de l’air) qui ne pourrait se prolonger sans danger pour la santé ou la vie de l’animal. — Quant aux opérations qui ont pour but de guérir, elles constituent le plus grand nombre : ainsi, on pratique la cautérisation pour guérir les mollettes et les vessigons ; on fait l’extraction du cartilage latéral de l’os du pied chez le cheval, pour faire disparaître la carie de ce cartilage ; on fait la ponction de la panse des ruminans pour guérir la météorisation simple, etc.... — Certaines opérations ont jiour résultat de rendre les animaux plus propres à certains senices ou usages : la castration est souvent pratiquée à cet effet. Il est certains chevaux, par exemple, qui sont tellement indociles, que cette opération devient nécessaire pour les adoucir, les rendre moins dangereux et permettre de les employer ; tandis que sur un grand nombre d’animaux, elle est mise en pratique, seulement pour les disposer à l’engraissement. — Eufin, j’ai dit encore que, dans quelques cas, on ne se proposait, eu pratiquant une opération, que de donner aux animaux un embellissement de fantaisie : tel est le but de l’opération de la queue à l’anglaise ; tel est aussi celui de l’amputation des oreilles sur certains chiens.

On a|)pelle maladies chirurgicales, les maladies dont l’unique ou le principal nioven dtt traitement est une opération spéciale et directe, dont l’étude ne peut, par conséquent, être isolée sans inconvénient de celle de la maladie qui la réclame. C’est ainsi qu’on ne peut traiter séparément de la maladie appelée javart cartilagineux, et de l’excision du cartilage latéral qui en constitue le principal moyen thérapeutique.

Mais, pour traiter avec des détails suffisans de toutes les opérations et maladies chirui’gicales dans les animaux domestiques, il faudrait disposer d’un cadre bien autrement étendu que celui dans lequel il m’a été prescrit de me renfermer.

Pour ne développer même que ce qui est strictement utile à connaître sur toutes ces matières, il faudrait des volumes, et je ne puis disposer que de quelques pages. C’est que les éditeurs de la Maison rustique ont bien compris, suivant moi, ce que devait. être leur publication. Destinée principalement, sinon exclusivement, à des cultivateurs, à des propriétaires ruraux, cet ouvrage ne devait admettre que dans des limites très-resserrées tout ce qui était de nature à n’être pas parfaitement compris, tout ce qui, dès-lors, ne pouvait, sans inconvénient, être mis en pratique ou dirigé dans son exécution par des agriculteurs.

Mon intention n’est donc pas de faire ici un traité de médecine opératoire à l’usage des vétérinaires, mais seulement de donner à ce sujet aux cultivateurs les notions qui meparaissentst le plus utiles et le plus aisément applicable En effet, il existe quelques maladies assez fréquentes, dont les syniptômes sont assez expressifs et assez faciles à saisir, pour qu’elles puissent être reconnues par les cultivateurs ; dont les premières indications chirurgicales sont assez simples pour pouvoir être comprises et bien remplies par eux, en l’absence du vétérinaire.

Ce que je me propose seulement dans cet article, c’est de rappeler d’abord et très-brièvement certaines grandes règles générales qui peuvent servir de base dans la pratique des opérations les plus fréquentes elles plus simples ; c’est de faire coniiailic les |)récaulions principales qu’ondoit prendrcclans l’exécution des pansemens ; c’est ensuite de parler avec un peu plus de détails, mais cependant avec toute la concision possible, des opérations urgentes qu’un cultivateur peut se trouver dans la nécessité de pratiquer lui-même ; c’est enfin de d« ?crire avec brièveté, parmi les maladies chi-