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LIVRE IV

miers nient le purgatoire ’ ; et notre compatriote Covél, » docteur de Cambridge , a prouvé doctement , dans ses Mc- x> moires sur FËglise grecque , combien la transsubstantiation D des Latins diffère de la cène grecque ^ » Quelle tendresse et quelle confiance I la fraternité est évi- dente. C’est ici que la puissance de la haine se fait sentir d’une manière véritablement effrayante. L’Eglise russe professe, comme la nôtre , la présence réelle, la nécessité de la confes- sion et de l’absolution sacerdotale, le même nombre de sacre- ments, la réalité du sacrifice eucharistique, l’invocation des Saints, le culte des images, etc.; le protestantisme au con- traire fait profession de rejeter et même d’abhorrer ces dogmes et ces usages r néanmoins s’il les rencontre dans une Église séparée de Rome, il n’en est plus choqué. Ce culte des images surtout, si solennellement déclaré idoldtrique^ perd tout son venin, quand il serait même exagéré au point d’être devenu à peu près toute la religion. Le Russe est séparé du Saint-Siège : c’en est assez pour le protestant; celui-ci ne voit plus en lui qu’un frère, qu’un autre protestant; tous les dogmes sont nuls, excepté la haine de Rome. Cette haine est le lien unique, mais universel de toutes les Églises séparées. Un archevêque de Twer , mort il y a seulement deux ou trois ans, publia en 1805 un ouvrage historique en latin, sur les quatre premiers siècles du christianisme; et dans ce livre que j’ai déjà cité sur le célibat, il avance sans détour quune

’ Je n’en sais rien ; et je crois en ma conscience que le clergé russe ne le sait pas mieux que moi. -On entend ici des théologiens anglicans affirmer que déjà, au commence- ment du dernier siècle , la foi de l’Église romaine et celle de l’Église russe sur Tarticle de l’Eucharistie n’étaient plus les mêmes. On se plaindrait donc à tort des préjugés catholiques sur cet article.