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Page:Maistre - Du pape suivi de l'Église gallicane, Goemaere, 1852.djvu/166

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monstrueux. Mais tels étaient trop souvent les parlements de France, ils ne résistaient guère à la tentation de se mettre à la suite des passions souveraines, pour renforcer la prérogative parlementaire.

Je ne prétends pas, dans tout ce que je viens de dire, soutenir que le Pape n’eût aucun tort. Peut-être mit-il dans sa conduite trop de ressentiment et d’inflexibilité. Je ne me crois point obligé d’insister sur quelques fautes qui n’ont pas manqué de narrateurs et d’amplificateurs. Il n’est d’ailleurs jamais arrivé dans le monde que, dans le choc de deux autorités grandes et souveraines, il n’y ait pas eu des exagérations réciproques. Mais la puissance qui ne se donne que les torts de l’humanité doit passer pour innocente, puisqu’elle ne peut se séparer de sa propre nature. Tout le blâme tombe justement sur celle qui abuse de ses forces, au point de fouler aux pieds toutes les lois de la justice, de la modération et de la délicatesse.