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Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/223

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Chapitre XXXIX

Je soulevais mon pied droit pour descendre, lorsque je me sentis frapper assez rudement sur l’épaule. Dire que je ne fus point effrayé de cet accident serait trahir la vérité ; et c’est ici l’occasion de faire observer au lecteur et de lui prouver, sans trop de vanité, combien il serait difficile à tout autre qu’à moi d’exécuter un semblable voyage. En supposant au nouveau voyageur mille fois plus de moyens et de talents pour l’observation que je n’en puis avoir, pourrait-il se flatter de rencontrer des aventures aussi singulières, aussi nombreuses que celles qui me sont arrivées dans l’espace de quatre heures, et qui tiennent évidemment à ma destinée ? Si quelqu’un en doute, qu’il essaye de deviner qui m’a frappé !

Dans le premier moment de mon trouble, ne réfléchissant pas à la situation dans laquelle je me trouvais, je crus que mon cheval avait rué ou qu’il m’avait cogné contre un arbre. Dieu sait combien d’idées funestes se présentèrent à moi pendant le court espace de temps que je mis à tourner la tête pour regarder dans ma chambre. Je vis alors, comme il arrive souvent dans les choses qui paraissent le plus extraordinaires, que la cause de