Page:Maizeroy – L’Amour qui saigne, 1882.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fraises en février ni des perdreaux en juillet. Ainsi, l’héritage modeste que Maxime tenait de sa mère avait disparu comme d’un coup de râteau. Ses appointements de lieutenant étaient dévorés trois mois à l’avance. Il empruntait, il empruntait, mendiant à toutes les portes, ne pouvant se décider à dire non, quand Ninoche, assise sur ses genoux, le caressant de ses bras nus, lui avouait une fantaisie nouvelle. Et ce fut dans cet emportement de passion qu’à la fin d’octobre Maxime reçut l’ordre ministériel qui renvoyait son bataillon dans un fort de Lorraine. Il n’hésita pas. Ninoche le suppliait, se désolait, l’invoquait, les mains jointes. Elle se faisait plus tendre, plus sensuelle, plus victorieuse. Il