Page:Malato - De la Commune à l'anarchie, Tresse et Stock, 1894.djvu/153

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mal ses troupes nombreuses mais découragées. Bref, un combat eut lieu, mais de courte durée : le protégé d’Ouanéguéï remporta une complète victoire, à la suite de laquelle Pahouman et les siens disparurent sans plus faire parler d’eux. Sans doute, allèrent-ils se réfugier sur l’autre côte.

Un second récit, d’un genre différent, se raconte beaucoup le soir, à la veillée, dans la région d’Oubatche.

Un rat, un goëland et une poule sultane vivaient ensemble en camarades et s’étaient associés pour chercher leur nourriture. Or, il advint, une fois, que les vivres manquant, tous trois tirent conseil. « Allons pêcher, dit le goëland ; allons aux récifs, la marée sera bientôt basse ; nous prendrons beaucoup de poissons. » La poule sultane appuya cette proposition. « Ah ! soupira le petit quadrupède, cela vous est bien facile, à vous qui avez des ailes, mais moi comment ferai-je pour vous suivre ? » — « Construisons une embarcation, répondit le pratique volatile et tu viendras avec nous. » Cette idée ayant été adoptée, on se mit à l’œuvre : le rat rongeait, coupait et creusait des cannes à sucre, que les oiseaux disposaient ensuite en forme de pirogue : la coque, le mât, la voile, le gouvernail, tout était en canne à sucre. L’ouvrage fut promptement terminé ; les oiseaux mirent l’embarcation à flot, le rat y sauta joyeusement et partit, escorté de ses deux associés.

En arrivant au grand récif, alors à sec, les oiseaux dirent au rat : « Reste ici, nous allons pêcher et reviendrons tout à l’heure avec nos provisions. » Puis ils partirent à tire d’aile et disparurent bientôt à l’horizon.

Le temps se passait, le goëland et la poule sultane ne revenaient point. Pressé par la faim, le rat se mit à dé-