Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/170

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La liberté seule peut permettre à l’art d’atteindre tout son développement, aux connaissances de se vulgariser dans les masses. Demain, l’art devenu vraiment populaire et accessible à tous, brillera plus radieux que jamais.

Certes, au début de la révolution sociale, la satisfaction des besoins vitaux, si longtemps inassouvis, primera toutes les aspirations esthétiques. Il faudra assurer le pain, le logement, pourvoir à l’avenir et consolider l’œuvre accomplie, avant de songer aux brillantes superfluités ; mais, attendez un peu, et ces superfluités seront devenues un besoin. Les prolétaires, sevrés jusqu’ici de toutes distractions intellectuelles, condamnés au cabaret parce que l’art n’a pas été mis à leur portée, une fois devenus de bêtes de somme des créatures pensantes, ne resteront pas en retard sur les bourgeois[1].

  1. Actuellement, la misère forçant les familles pauvres à envoyer en apprentissage leurs enfants avant l’âge où une vocation se dessine, le dégoût s’empare de ces petits sacrifiés qui gâchent le métier