Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/53

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mais cessent peu à peu de se trouver en harmonie avec les progrès de l’esprit humain et les mœurs de l’époque, ont été de tous temps les fléaux de l’humanité[1]. Tous les dogmes sont appelés à être remplacés par la philosophie, édifiée sur les bases du rationalisme scientifique.


C’est une erreur grossière, digne au plus de M. Prudhomme, de croire que les religions ont été inventées tout d’une pièce. Elles ont été créées peu à peu par l’ignorance des foules, puis condensées, entretenues et exploitées par des charlatans. De

  1. Le bouddhisme et le christianisme, ces deux religions qui ont tant de rapports et qui, au début, ont été, sans contredit, réformatrices, ont abouti, le premier, à la momification de l’Orient, en exaltant le désir de l’anéantissement, le nirvana ; le second à l’Inquisition, au moyen âge, à la monstrueuse tyrannie des papes. Le protestantisme, progrès à sa naissance, n’a pas tardé à constituer une religion hypocrite et égoïste comme la société moderne à laquelle il convient admirablement, religion devenue plus redoutable que le catholicisme, parce que, plus jeune et en apparence moins stupide, elle a plus de vitalité.