Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/54

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l’adoration de la matière brute ou animée (fétichisme), l’homme s’est élevé à l’adoration des forces naturelles, l’eau, le feu, le vent, les astres (sabéisme), puis il leur a supposé des moteurs conscients qu’il a qualifiés du nom de dieux (polythéisme) ; enfin, réduisant de plus en plus le nombre de ces dieux en augmentant leur puissance, il est arrivé à n’en admettre qu’un seul (monothéisme). Aujourd’hui, on s’aperçoit que les phénomènes, aussi bien moraux que physiques, sont l’œuvre, non pas d’une volonté suprême, indépendante, mais d’un enchaînement de faits qui se déterminent les uns les autres, au point que, raisonnant sur un ensemble de faits connus, on peut en déduire ce qui résultera : une maison est épargnée par la foudre, non par suite de la protection divine mais parce que son toit est muni d’un paratonnerre ; une nation sera vaincue, non par l’effet du courroux céleste, mais parce que ses armées sont inférieures à celles de l’ennemi ou manquent d’officiers expérimentés. De