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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/16

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delà des frontières ; une fois de plus, le moule social changera de forme.

À la veille d’un pareil bouleversement, l’esprit se reporte à dix-neuf siècles en arrière.

Après l’écrasement des grandes révoltes d’esclaves, (d’Ennus et d’Athénion en Sicile ; de Spartacus en Italie) après l’assassinat de Viriathe, le héros lusitanien, et de Sertorius, défenseur de la démocratie ibérienne, après l’asservissement des tribus gauloises et des nations asiatiques, on pouvait croire les masses humaines abattues sans retour aux pieds de Rome. Il n’en fut rien ; ces mouvements, quoique étouffés, eurent une résultante : le christianisme.

Dépouillé de ses côtés métaphysiques et fabuleux, le christianisme nous apparaît le cri de revendication des masses opprimées, bientôt mélangé des rêveries de l’école platonicienne, puis singulièrement grossi des légendes mythologiques de l’Orient, cette terre de l’hyperbole, enfin, hélas ! sophistiqué par la tourbe des théologiens et des chefs de sectes, qui le détournent irrévocablement de sa voie.